Déclaration
Déclaration universelle des droits des étangs marins et milieux lagunaires
Les déjà nombreuses éditions du festival du livre de mer et de montagne organisé à Argeles sur mer, par André Vinas sous le haut patronage de la mairie, ont mis en évidence d’une part, que si l’attachement à ces espaces est largement partagé les moyens de les préserver ou de les mettre en valeur suscitent des controverses, d’autre part que par éloignement géographique ou culturel les diverses parties prenantes s’ignorent ou se connaissent mal.
C’est ainsi qu’est née l’idée de fédérer aussi largement que possible les initiatives d’où qu’elles viennent.
Préambule
Les étangs marins et milieux lagunaires, en particulier ceux du pourtour méditerranéen, constituent un milieu rare, riche, fragile et menacé.
Rare, car ils représentent un "accident" géologique par rapport à l'immensité des côtes.
Riche, à la fois d'une variété d'espèces terrestres ou aquatiques spécifiques, et de modes de vie d'artisanat et d'habitat uniques.
Fragile structurellement car régi par un équilibre instable entre eau salée et eau douce.
Menacé enfin, par la montée des eaux annoncée suite au réchauffement du climat.
A ce titre, étangs et zones lagunaires constituent un patrimoine qu'il nous appartient de gérer en tant qu'humains
Précisons ici les notions de patrimoine et de gestion.
Le patrimoine sera vu comme un bien commun et transmissible pouvant s'accroître, s'amenuiser ou même disparaître.
Ainsi la gestion ne peut être vécue comme une sanctuarisation, une préservation passéiste ; mais au contraire comme une mise en valeur laissant place à la fois au milieu naturel et à une vie économique, en particulier touristique.
Par conséquent, l'avenir des étangs et zones lagunaires ne peut être géré que de façon transversale et dans une optique de mise en valeur durable.
Charte
Article 1 :
Etangs et milieux lagunaires, constituent un patrimoine dont nous sommes responsables envers les générations futures.
Article 2 :
La préservation et transmission de ce patrimoine et de cette civilisation doivent prendre appui sur l’ensemble des forces vives et par conséquent ne peuvent-être que transversale (élus scientifiques artistes, civilisation).
Article 3 :
Toute commune ou collectivité ayant la responsabilité d'un tel espace s'engage à en soumettre la gestion à une commission paritaire dans laquelle seront représentés :
-élus locaux
-aménageurs
-scientifiques indépendants
-associations représentatives des modes de vie locaux.
-artistes au sens large du terme.
Article 4 :
Aucun projet d'aménagement ne peut être adopté s'il condamne ou remplace un mode de vie existant,
sans prise en compte des acteurs locaux des conditions historiques et des modes de vie
Article 5 :
Toute commune ou collectivité ayant la responsabilité d'un tel espace s'engage à le considérer comme un milieu vivant et à mettre en oeuvre l'ensemble des moyens à sa disposition pour en préserver la survie et l'équilibre.
Article 6 :
Toute construction privée ou publique en milieu lagunaire devra prendre en compte les normes de HQE (Haute Qualité Environnementale).
Article 7 :
Les commissions paritaires s'engagent à publier un état des lieux périodique, permettant de dresser un bilan dynamique de leur gestion.
Article 8 :
Aucun aménagement ne pourra voir le jour sans une évaluation préalable du devenir prévisible du milieu concerné, en fonction de l'évolution climatique.
Article 9 :
Toute commune ou collectivité ayant mis en place un projet " de mise en valeur de ses espaces lagunaires" respectueux des équilibres écologiques, économiques et humains, s'engage à le diffuser aussi largement que possible afin d'en permettre la duplication.
Article 10 :
La présente charte est soumise à une révision annuelle, visant à garantir son adéquation à un mode en constante évolution.
Article 11 tout signataire s’engage dans la mesure de ses moyens à contribuer à la préservation du patrimoine lagunaire son mode de vie son écosystème, à la prise en compte de son futur et au travail de mémoire.
